Grâce-Hollogne,
Ecole fondamentale du Boutte
Désignation d’un auteur de projet en vue de la construction d’une école communale fondamentale au Boutte à Grâce-Hollogne
L’école Julie et Mélissa est l'école fondamentale du quartier du Boutte à Grâce-Hollogne. Les bâtiments actuels sont devenus trop petits et vétustes.
Il s'agit de démolir l’école actuelle et de la reconstruire sur un site vierge de 78 ares à proximité dans le même quartier. La capacité de l’école sera portée de 110 à 250 élèves, passant de 4 classes actuelles (fonctionnement par cycle) à 10 classes (1 par année + classe accueil). La surface-plancher totale estimée à construire est de 2300 m² bruts, la surface d’abords à aménager se répartit entre surface spécifique (préau, cours, parkings), estimée à 1.800 m², et solde du terrain.
Calendrier
Jury
Pour | Madame, Monsieur | Qualité |
---|---|---|
l’adjudicateur [Commune de Grâce-Hollogne] | Maurice Mottard | Bourgmestre |
Salvatore Falcone | Echevin du Patrimoine | |
Annie Crommelynck | Echevin de l'Enseignement | |
les utilisateurs [Ecole Julie et Melissa] | Rebecca Gillet | directrice de l'école Julie et Mélissa |
le Pouvoir subsidiant [Fédération Wallonie-Bruxelles–Infrastructures scolaires subventionnées] | Fabian Losange | architecte, Direction Régionale de Liège |
la Région Wallonne | Catherine Leburton | architecte, représentant le Fonctionnaire délégué et l’administration régionale de l’Urbanisme |
les experts extérieurs | Olivier Fourneau | Président(e) du jury architecte, Université de Liège |
Harold Fallon | architecte, KULeuven et UCL | |
Jean-Sébastien Mouthuy | architecte, UCL |
Sont invités, à titre consultatif : le Directeur général, le Directeur financier, un(e) représentant(e) du Conseil communal et le chef de service de l'Enseignement. La commission technique qui effectue la pré-analyse des offres est composée de Madame Françoise BOVY, Architecte, Chef de bureau technique du Département Patrimoine du service Technique communal, représentant la Commune et de Madame Sabine GUISSE, représentant la Cellule architecture de la FWB. Ses membres disposent lors du jury d’une voix consultative.
Regard d'un membre du jury
Ecole du Boutte à Grâce-Hollogne
Approche
C’est un terrain un peu ingrat, mais c’est aussi un site privilégié. Bordé par une bretelle d’autoroute bruyante et un bassin d’orage de béton, on y accède par une petite rue qui méandre dans le quartier résidentiel voisin. C’est une grande plaine déserte, qui surplombe la vallée et le paysage, mais la pente est de travers, comme un grand plan incliné vers le côté, avant de plonger dans la vallée dans le fond. Tout autour, les fonds de jardins des maisons. En contrebas, il y a moyen de se faufiler entre les haies pour rejoindre le centre du quartier. C’est un projet collectif dans l’intimité des habitations. C’est un site généreux mais un peu boiteux. Pas facile de prendre position pour un projet.
Etalement
Les projets partagent le parti-pris d’un étalement important sur la plaine. Maximum un étage et pour certains, cet étage n’est pas tout à fait réel, il épouse simplement la pente traversière. Autre caractéristique commune, les projets ont tendance à tourner le dos à leurs voisins. Il y a sans doute une volonté de ne pas trop en imposer, de se fondre dans le contexte pavillonnaire, de ne pas déranger et de limiter la confrontation. On comprend cette double modestie, mais un projet ne peut pas être porté seulement par un retrait. Un mouvement doit le soutenir, une proposition, un engagement.
Retournement
En prenant la question par l’autre bout, on voit immédiatement deux conséquences de cet étalement. L’impact environnemental et économique du projet étalé est nécessairement plus important. Y répondre, c’est une question de pragmatique et de construction. Aussi, l’horizontalité implique des longueurs la circulation. C’est une question de spatialité. Le pari du projet, ce serait peut-être de retourner le problème. Que ces conséquences deviennent les moteurs du projet. Que ces deux engagements, au cœur du projet, portent le pouvoir de proposition d’une architecture. Chaque architecte proposera un mouvement différent.
Encerclement
Le projet de Quatre architecture et Atelier Paysage love le programme en deux niveaux autour d’une cour centrale, qui s’ouvre vers l’arrière du site. Il le fait assez littéralement, en forme de cocon, souligné par un grand mur blanc et courbe. Ce projet est accompagné d’un grand soin dans les petits aménagements qui rendent les lieux ludiques et fluides. Un grand rond-point met la rue à distance. L’image de protection chaleureuse du cocon devient rapidement celle d’un dispositif de sécurité, qui questionne le jury quant à l’identité que l’école souhaite porter vers la société.
Dispersion
L’équipe composée de Lorigami architecture, l’Atelier d’architecture Alain Richard et Anne Rondia joue la carte de l’éparpillement. L’école sera un village, ou un campement. A rue, les salles polyvalentes jouent le rôle d’une palissade vis-à-vis de l’autoroute. On longe un petit bâtiment administratif, qui mène dans la cour à un pavillon qui agglomère les 5 salles de l’école maternelle. Lui faisant face, posé obliquement sur le paysage, un navire de six classes surplombe un parking. Un réseau de chemins, passerelles, cours et escaliers anime les espaces intermédiaires.
Rayonnement
L’école proposée par AIUD et Menzel occupe l’entièreté du site par trois branches. Presque tout est au rez. Le site, c’est l’école. Ce contact permanent avec les jardins et l’environnement est généreusement accompagné par une réflexion constructive, qui opte pour la paille et la terre crue. Les espaces extérieurs sont fragmentés. Les circulations qui jouxtent ces espaces jouent un rôle important, tant dans l’architecture que dans les surfaces déployées.
Bouclage
L’atelier d’architecture Pierre Hebbelinck et Buur disposent une salle polyvalente à rue formant hall d’accueil et protégeant le site acoustiquement de l’autoroute. La deuxième salle est posée sur pilotis à l’autre extrémité du site. Elle offre une belle vue qui domine le quartier et la vallée. Deux rangées de locaux entourent un patio « botanique » tout en longueur entre ces deux salles. La différence de niveau permet d’utiliser le toit de la rangée sud comme une terrasse. Le principe est ingénieux et permet une généreuse diversité spatiale. C’est d’ailleurs dans la déambulation et dans la séquence de ces espaces que tout se joue. Les deux rangées de locaux sont les briques un peu neutres d’une architecture dont l’enjeu se situe ailleurs.
Adossement et ouverture
Le trio Matador/KIS studio/Grue fait preuve d’un esprit pragmatique qui, en retour, ouvre l’espace au paysage et aux usages. Le schéma général ressemble assez fort au précédent. Il le simplifie et va droit à l’essentiel. En même temps, il tire sa qualité de l’intérieur des locaux. Les deux salles polyvalentes sont superposées et bordent la rue de façon ferme. Il faut dire que la présence de la bretelle d’autoroute n’est pas le côté le plus réjouissant du site. Ce volume dégage l’espace nécessaire à l’accueil des véhicules et du public.
Derrière, les locaux de l’école s’égrènent en deux rangées étagées. Les proportions sont judicieuses : les classes ont toutes un beau développement de façade et permettent d’accueillir différentes dispositions pédagogiques. Les circulations se déroulent sur deux niveaux entre ces locaux, comme la topographie le commande. Elles forment une large galerie en double hauteur qui donne accès à la terrasse sur toute sa longueur. En bout de course, le réfectoire et la bibliothèque débouchent sur un nouveau verger qui articulera l’école au quartier.
Les conditions sont réunies pour un projet porteur. La structure est posée pour que l’architecte et les utilisateurs travaillent de concert et se l’approprient pour y insuffler ces petites choses qui font le caractère d’un lieu habité.
Harold Fallon (AgwA, KU Leuven)
- Architectes
- Intégration d'oeuvre d'art
- Type d'opération
- construction
- Typologies
- éducation
- école
- Type de procédure
- procédure concurrentielle avec négociation - publicité européenne
- Adresse
- Thier de Jace4460 Grâce-Hollogne
- Pouvoir adjudicateur
- Commune de Grâce-Hollogne
- Maître d'ouvrage
- Commune de Grâce-Hollogne
- Marché d’architecture
- Cellule architecture
- Pouvoir subsidiant
- Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB)
- Budget estimé
- 4.400.000€
- Taux d'honoraires
- 11,00%
- Surface estimée
- 2.300m2
- Fichiers
gh_avisdemarcheannexe2.pdf
avis de marché - annexe 2 (619.18 Ko)
Lauréat(s),
Matador - KIS Studio - Grue
- architecture, conception d'espaces publics, design mobilier, design signalétique, développement durable
- Matador Architecture
- architecture, design mobilier, design signalétique
- KIS Studio (Keep It Simple and Smart)
- paysage
- grue.
- stabilité
- Servais Engineering Architectural
- PEB (performance énergétique du bâtiment), techniques spéciales
- Détang Engineering
- acoustique
- ASM Accoustics