Mons,
Centre ADEPS La Sapinette
Désignation d'une équipe d'auteur de projet en vue de l'étude et du suivi de l'exécution des travaux de restructuration.
Les services concernent l’étude et le suivi de l’exécution des travaux de restructuration du Centre sportif La Sapinette. En périphérie de Mons, ce centre regroupe les formations de haut niveau de l’Association Francophone de Tennis et de la Fédération Francophone de Gymnastique et l’Adeps. Vétustes, les infrastructures actuelles ne répondent plus aux normes, certains services sont insuffisants. L’objectif du projet est de résoudre ces problèmes et d’assurer le développement du centre pour un rayonnement international du tennis et de la gym et l’épanouissement de tous. Tenant compte des caractéristiques paysagères du lieu, il s’agit d’y aménager des bâtiments d’accueil (restaurant, logement), mais aussi des infrastructure pour le sport de haut niveau et le sport pour tous (dont nautique). La surface à aménager est de +/- 60.000 m², dont 34.000 m² extérieurs.
Calendrier
Jury
Pour | Madame, Monsieur | Qualité |
---|---|---|
L'adjudicateur - Fédération Wallonie-Bruxelles | Renaud Menestret | Architecte – Directeur a.i. – DGI Direction des Implantations Sportives et des IPPJ |
Michèle Van Oosten | Directrice de la Coordination des Centres sportifs | |
Les utilisateurs - Centre sportif La Sapinette | Fabien Valissant | Directeur du Centre sportif La Sapinette |
Cyril Zamora | Directeur technique - FFG | |
Olivier Davin | Directeur sportif - AFT | |
L'urbanisme | Cédric Dresse | Architecte - Fonctionnaire délégué RW |
Christian Leriche | Architecte - Service urbanisme de Mons | |
Experts extérieurs | Victor Brunfaut | Président(e) du jury Architecte - ULB |
Isabelle De Smet | Architecte - Umons | |
Caroline Bigot | Paysagiste - ENSAP Lille |
Regard d'un membre du jury
La complexité comme condition de projet
- Par Victor Brunfaut -
Le concours de la Sapinette est particulièrement important pour la Fédération Wallonie-Bruxelles, pour deux raisons. Tout d’abord, par l’enjeu politique et la dimension symbolique qu’il traduit : il s’agit de créer une structure permettant d’accueillir de façon optimale des sportifs de haut niveau, tennis et gymnastique, pour un rayonnement international. Ensuite, par sa complexité et son ampleur : il s’agit de combiner cette dimension du sport de haut niveau à celle du « sport pour tous » (notamment les sports nautiques), autour des infrastructures en partie vétustes d’un centre Adeps existant situé dans un site paysager remarquable (le Grand Large, au Nord de Mons).
La principale difficulté pour les auteurs de projet consistait, au-delà de ces contraintes, à proposer une architecture symboliquement forte mais efficace en termes fonctionnels, dans un contexte bâti et paysager hétérogène, fragmenté, typique des territoires périurbains, tout en assurant la continuité d’usage des infrastructures existantes durant la réalisation du projet (phasage). La compatibilité entre les exigences du sport de haut niveau et celles du sport pour tous, avec des pratiques en intérieur et en extérieur, compliquait ultérieurement la commande. Cette complexité, et la nécessité de travailler avec des infrastructures existantes construites de manière incrémentale, en réponse à des exigences propres à chaque morceau du « puzzle », se traduisent dans des projets caractérisés par une hétérogénéité qu’ils tentent de contrôler, d’organiser, de hiérarchiser.
Les cinq propositions se distinguent par le rôle qu’elles réservent aux formes bâties dans ce travail de « mise en ordre », dans une gradation qui va de la tentative d’imposition par l’architecture d’une cohérence à l’ensemble du site, à ce que l’on peut appeler « l’acceptation du chaos », de la fragmentation. Le traitement des espaces ouverts comme élément d’ordonnancement, en lien avec le « grand paysage », devient significatif dans cette logique. La prise de position sur cet équilibre entre formes (bâties et naturelles) existantes et projetées, a généré des propositions aux univers poétiques très différents.
On peut classer les propositions en trois approches :
- La première approche ne concerne qu’une seule proposition, celle de l’association momentanée Coton-Lelion-Nottebaert avec Dessin et Construction et MK-engineering. Elle se distingue des autres par la tentative d’ordonner le site par une intervention architecturale unitaire, dans une composition sobre, voire austère. L’univers poétique proposé est très fort (l’ensemble, composé d’éléments d’architecture très simple, industrielle, de longs corps étroits à toiture métallique à deux pans enserrant les espaces ouverts, leur conférant un sens communautaire), très connoté (les modèles sont ceux du monastère, de la ferme ou du chantier naval), laissant sans doute trop peu de place à la nécessaire dimension symbolique, au « rayonnement international » que les commanditaires attendent.
- Un deuxième ensemble regroupe deux propositions s’appuyant sur un geste formel fort, une longue « barre » orientée Est-Ouest regroupant une série d’éléments du programme pour faire « signe » à l’échelle du territoire. Cette barre prend des formes différentes : dans un cas (projet de l’association momentanée Atelier Pierre Hebbelinck et Taktyk), celle d’une grande toiture, de type shed industriel ; dans l’autre (projet de l’association momentanée V+, BEL-architecten et Lola Landscape), la barre se compose d’une série de volumes dont l’individualité est marquée et reconnaissable (entre autre, la silhouette des courts de tennis, marquée par une série de voûtes en berceaux très méditerranéennes…), enserrant un espace ouvert de distribution au cœur de l’ensemble. La monumentalité présente dans la première proposition contraste avec le caractère ludique, presque enfantin, de la seconde : la priorité est mise dans un cas sur la dimension d’excellence liée au sport de haut niveau, dans l’autre sur celle du « camp de vacances ».
- La troisième approche regroupe les deux derniers projets, qui assument le caractère chaotique, incrémental, du lieu et ne cherchent pas à le résoudre : ils l’intègrent comme condition du projet. Mais si, dans le premier cas (la proposition de Baumans-Deffet, en association avec Atelier Paysage), cette posture débouche sur une proposition peu lisible, qui se limite à offrir une série de solutions architecturales juxtaposées (créant de beaux « micro-lieux » introvertis) sans réel lien ni cohérence d’ensemble, le bâti projeté, unitaire, venant simplement se superposer à l’existant en « rajoutant une couche », dans le second (la proposition lauréate de l’association momentanée Ledroit-Pierret-Pollet avec Hart Berteloot Atelier Architecture Territoire et les paysagistes Pigeon et Ochej) elle acquiert une force poétique par le traitement extrêmement fin de l’interaction entre bâti (nouveau et existant) et paysage. Au-delà de l’architecture, qui trouve sa place naturellement, en proposant un langage que nous pourrions qualifier d’ « amène » (une architecture qui n’impose pas son ordre au contexte tout en assurant son rôle de repère, dans le traitement en hauteur du hall sportif, situé à l’entrée du site), c’est le traitement paysager qui permet d’assurer la cohérence de l’ensemble. Sans avoir l’air d’y toucher, la prise de position est claire et forte : il s’agit de faire de l’espace ouvert le protagoniste principal du projet, en dégageant une vaste esplanade offrant une vue traversante vers l’eau, tout en accueillant les fonctions récréatives et sportives nécessaires (dont une piste de course dont le tracé serpentant permet une utilisation optimale, et rationnelle, du site), en respectant les matériaux constitutifs, parfois ténus, du territoire (rangées d’arbre, micro-reliefs, bâti dispersé) et l’histoire du site (l’intégration sous forme de « vestige archéologique » du hall sportif situé au centre de la composition est particulièrement habile).
La disparité des approches, l’importance donnée à un aspect de la question posée aux dépens d’autres, a généré d’intenses discussions au sein du jury, chaque proposition ayant des qualités propres à faire valoir. Après discussions et mûre réflexion, c’est finalement l’équilibre de la dernière proposition qui a convaincu le jury. Une proposition qui prend le parti de la complexité sans tomber dans la cacophonie, organisant une transformation du site dans le temps sur la base de qualités bâties et paysagères que le projet met en valeur et utilise, sans grande rhétorique mais avec subtilité et intelligence. V.B.
- Architectes
- Type d'opération
- construction
- rénovation/restauration
- restructuration
- Typologies
- sport
- Type de procédure
- procédure concurrentielle avec négociation - publicité européenne
- Adresse
- Avenue de la Sapinette 37011 Mons
- Pouvoir adjudicateur
- Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB)
- Maître d'ouvrage
- Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB)
- Marché d’architecture
- Cellule architecture
- Utilisateur
- Ministère FWB - Administration générale du Sport (AGS)
- Association Francophone de Tennis - AFT
- Fédération Francophone de Gymnastique - FFG
- Budget estimé
- 21.600.000€
- Taux d'honoraires
- 12,00%
- Surface estimée
- 60.000m2
- Fichiers
sap_am_190502.pdf
sap_am_190502.pdf (142 Ko)sap_am_annexe2.pdf
sap_am_annexe2.pdf (553.44 Ko)sap_am_rectif_190524.pdf
sap_am_rectif_190524.pdf (99.71 Ko)
Lauréat(s),
A.M. LPPA - HBAAT - POP