Wallonie-Bruxelles,
Décès du peintre Jean Glibert,
Hommage,

Décès du peintre Jean Glibert © Christian Carez / Jean Glibert - 1/1

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès du peintre Jean Glibert, artiste majeur de la pratique des intégrations d'oeuvre d'art en Belgique, survenu ce samedi 20 janvier 2024.

Tristesse mais également reconnaissance envers cet homme, discret et généreux, qui a bouleversé notre appréhension et compréhension de l’espace ainsi que notre regard sur le monde. Son regard émerveillé sur l’infime, sa capacité à questionner l’espace ont modifié le rapport à l’environnement de toutes celles et ceux qui ont eu la chance de croiser son chemin.

Né en 1938, formé à l’Ecole nationale supérieure des Arts visuels-La Cambre au sein de l’atelier de Paul Delvaux, il consacre dès la fin des années 1960 la plus grande part de son activité à la participation de la couleur et de la lumière à l’architecture. Le programme de l’Atelier d’Espaces urbains et ruraux qu’il crée et dirige à La Cambre (1975 à 1996) est explicite des intentions de son approche : « étudier, dans le domaine des rapports entre la construction, l’aménagement et l’environnement, les possibilités d’intervention dans la distribution de la lumière, de la couleur et de l’espace ».

Son œuvre est riche de plus de 200 interventions dans l’architecture et l’espace urbain. Citons à Bruxelles les stations de métro Bockstael et Merode, le siège de la SRIB (De Visscher et associés), la jonction gare du Midi-gare de la Chapelle, Belmont court (architectesassoc.), le collège Saint-Benoît à Liège (ARTAU Architectures), Keramis-centre de la céramique à La Louvière (Coton-Lelion-Nottebaert / De Visscher & Vincentelli), les amphithéâtres opéra de l’Université de Liège (Dethier architecture) et plus récemment le ring de Charleroi (Réservoir A).  

« Jean Glibert travaille dans une logique de création proche de celle de l’architecte. Depuis la mise au point des projets jusqu'à leur réception, son travail en revêt les caractéristiques majeures. Comme un architecte, il intervient sur l'image constructive de l'environnement. Ses travaux mettent en scène des tractions, des poussées, des tensions, des rythmes… La forme et la matière ne sont pas autonomes ; la couleur n'est pas pensée comme un revêtement ; la lumière est  bien plus qu’un éclairage : forme, matière, couleur, lumière ont toujours un rôle dans l'organisation et les qualités sensibles de l'espace. »

En 2017, la Cellule architecture et la Direction des arts plastiques contemporains de la Fédération Wallonie-Bruxelles avaient produit l’exposition Jean Glibert. Peintre en bâtiment au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Ses concepteurs (Emmanuel De Meulemeester, Michel De Visscher et Laurent Jacob) avaient étroitement collaboré avec l’artiste pour définir le dispositif scénographique mais aussi ses interventions plastiques en dialogue avec l’architecture du Palais. L’exposition abordait également son travail méthodologique, illustré par ses collectes d’objets et séries de photographies.

A cette occasion, deux ouvrages avaient été édités par la Cellule architecture : Jean Glibert. Peintre en bâtiment ainsi que le deuxième opus de la collection Fenêtre sur, Jean Glibert, placé sous la direction de Raymond Balau.

Nos pensées vont à son épouse Véronique Deleu, sa famille et ses ami·e·s.

 

 

Actualité publiée le
1 février 2024