Prague (CZ),
Retour sur la Conférence européenne des politiques architecturales,
Rencontre, Conférence,

Retour sur la Conférence européenne des politiques architecturales © Présidence tchèque / Prague, ECAP 2022 - 1/1

La Cellule architecture a participé à la réunion des "Directions de l'architecture" des états membres de l'Union européenne (élargie ici à la Suisse), ainsi qu'à la "Conférence on Architecture and Building Culture Policies" organisée dans le cadre de la Présidence Tchèque du Conseil de l'UE. 

Les "Directions de l'architecture" sont des Ministères, la plupart de la Culture, qui mettent en oeuvre et promeuvent dans leur pays l'architecture dans sa dimension publique, au moyen de différents dispositifs proactifs.

La Cellule architecture siégeait à ce titre aux côtés des directrices et directeurs qu'elle côtoie déjà pour certains et certaines depuis plusieurs années : Allemagne, Autriche, Chypre, Croatie, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Irelande, Italie, Lettonie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, République Tchèque, Slovaquie, Slovénie et Suède.

Plusieurs états ont fait part à cette occasion de leurs avancées significatives, comme la Finlande (lancement du Finnish Architectural Policy Programme 2022-2035), la Lettonie (lancement de la Latvia Strategy of Architecture Sector 2022-2027), le Luxembourg (lancement d'un projet de nouvelle politique architecturale), l'Espagne (qui vient d'adopter la Ley de Calidad de la Arquitectura en janvier 2022) et la République Tchèque (mise à jour de Architecture and Building Cuture Policy of the Czech Republic).

Le chercheur Joao Bento (The Bartlett School of Planning) a présenté par ailleurs le résultat de son étude sur les maîtres-architectes (State and City architects. The role of design leadership in fostering spatial quality and place-making culture) qui rencontre un intérêt de plus en plus marqué au niveau européen. La Maîtresse-architecte de Suède (Helena Bjarnegard) et le Maître architecte d'Irelande (Ciaran O'Connor) étaient par ailleurs présents.

La Finlande a partagé l'intéressante méthodologie "Apoli", nom de leur stratégie architecturale. Celle-ci a la particularité de réunir un groupe de travail transversal à l'initiative du Ministère de la Culture, avec pour objectif de renforcer la coopération avec les autres ministères concernés, les associations professionnelles d'architectes, les opérateurs culturels de l'architecture, les écoles d'architecture et avec une attention particulière à la participation.

À ce titre, l'objectif d'Apoli est le développement de recommandations architecturales tant au niveau national que local, autour de cinq thématiques ("Climate change and biodiversity", "Equality and inclusion", "Economy and internationality", "Meaning and identity", "Education and research").

Apoli a proposé à cette occasion une intéressante redéfinition de la notion "Architectural sustainability" : "based on sustainability / supports ecological, economic and social sustainability / manifested in high-quality building culture / covers existing buildings and other aspects of cultural heritage / covers planning and design of buildings, facilities, areas and landscapes / means quality that is long-lasting and aesthetic and functionnal by nature".

La Suisse a annoncé de son côté l'organisation d'un prochain développement de la Déclaration de Davos, signée par la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2018 et qui est devenu au niveau européen un référent commun sur l'importance de promouvoir la Baukultur. 

Enfin, dans la perspective de la reconstruction de l'Ukraine, une table ronde a réuni plusieurs témoignages de la reconstruction d'après-guerre en Géorgie, en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo - ainsi qu'à Rotterdam et Berlin après 1945 - pointant la nécessité d'un encadrement des pouvoirs publics sur ces enjeux essentiels. La représentante de l'Ukraine a finalement présenté la Charte de Prague, méthodologie que l'Ukraine souhaite mettre en oeuvre, dont un point spécifique sur l'organisation de concours d'architecture ("Institutionalising competitions and developing culture of competitions").